Il fait chaud en ce moment : une chaleur lourde et étouffante comme une grosse couverture en laine poussiéreuse. Si seulement on pouvait faire des trous d’aération dans l’atmosphère pour sentir un peu de fraîcheur ou de vent.

En plus j’ai mis cette robe à grosse collerette que j’ai fabriquée avec des coquelicots de la saison dernière. Les tiges de ces fleurs se filent comme la laine des moutons. Les fils ainsi obtenus se tissent pour former de merveilleux tissus souples d’un vert très doux. En incorporant quelques graines de coquelicots cette étoffe se pare de ces fragiles fleurs rouges dès l’arrivée du printemps. Oui, un tissu fleuri et non un tissu à motif floral. Les fleurs poussent littéralement sur ma robe et forment un mini champ de coquelicots.

Mais aujourd’hui j’ai vraiment trop chaud. Le seul moyen de se rafraîchir est d’utiliser la fleur ventilo qui pousse dans la prairie. Sa tige est bien épaisse et sa corolle ne craint pas les intempéries. Son cœur produit un courant d’air frais et régulier tant que la fleur ventilo vit, le temps d’une saison.

Voilà cela fait du bien. Tant pis pour les coquelicots qui ne tiennent plus en place sur ma robe. Ils se détachent doucement sans faire de marque ni de trou sur le tissu et finissent par s’envoler au loin. Ma robe sera moins jolie sans les fleurs mais je pourrai peut être incorporer quelques graines complémentaires pour une deuxième floraison si le temps est plus clément.

Illustration racontée en histoire : la fleur ventilateur